La Côte d’Ivoire

Présentation du pays

Données générales

Nom officiel : République de Côte d’Ivoire
Nature du régime : République à régime présidentiel
Chef de l’Etat : M. Alassane Dramane Ouattara
Chef du gouvernement : M. Patrick Jérôme Achi

Données géographiques

Superficie : 322 463 km²
Capitale : Yamoussoukro
Villes principales : Abidjan, Bouaké, San Pedro, Gagnoa, Korhogo, Daloa, Yamoussoukro
Langue (s) officielle (s) : français
Monnaie : Franc CFA
Fête nationale : 7 août

Données démographiques

Population : 26,38 millions d’habitants (ONU, 2020)
Densité : 74,5 habitants/km² (Banque mondiale, 2016)
Croissance démographique : 2,6 % (Banque mondiale, 2018)
Espérance de vie : 57 ans (Banque mondiale, 2017)
Taux d’alphabétisation : 47 % (Banque mondiale, 2018)
Religion (s) : islam : 42 %, christianisme : 34 %, animisme : 4 %, sans religion : 19 %, autres religions : 1 % (Institut national de la statistique de Côte d’Ivoire, 2014)
Indice de développement humain : 170e/ 189 pays (PNUD, 2018)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

En 2010, le refus de Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite à l’élection présidentielle s’était soldé par un conflit armé, qui avait fait plus de 3000 victimes. L’investiture d’Alassane Ouattara, en mai 2011, a mis un terme à une décennie de crise et marqué le retour à la normale. Le président Ouattara a été réélu en 2015 avec 83,66 % des suffrages exprimés. Cette large victoire a reposé sur l’alliance du parti du Rassemblement des Républicains (RDR), parti d’Alassane Ouattara avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de l’ancien président Henri Konan Bédié, au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), alliance rompue depuis l’été 2018.
La situation sécuritaire s’est améliorée : l’autorité de l’Etat a été restaurée sur l’ensemble du territoire (coupé en deux depuis 2004). Le processus de démobilisation, désarmement, réintégration (DDR) a permis à 74 000 combattants de retourner à la vie civile. La réforme du secteur de la sécurité (RSS) se poursuit notamment pour les forces armées, qui montrent encore certaines fragilités au vu des mutineries qui ont éclaté à Bouaké au cours de l’année 2017.

Le 13 mars 2016, la station balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan, a été le théâtre d’une attaque terroriste, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ayant fait 19 victimes de six nationalités différentes dont quatre Français, C’est la première fois que la Côte d’Ivoire était frappée par une attaque de ce type. Le 11 juin 2020, douze militaires ont perdu la vie lors d’une nouvelle attaque terroriste visant un poste mixte de l’armée et de la gendarmerie ivoirienne à Kafolo, à la frontière ivoiro-burkinabè. Cet événement a ravivé les craintes d’une contagion des phénomènes djihadistes vers les pays du Golfe de Guinée, d’autant plus que la Côte d’Ivoire partage près de 1100 km de frontière commune avec le Mali et le Burkina Faso. Depuis, plusieurs attaques ont été recensées en 2021 dans le nord-est du pays.

Suite au décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet 2020, le Président Ouattara a été investi candidat du RHDP pour l’élection présidentielle du 31 octobre. Le 14 septembre 2020, le Conseil constitutionnel a validé 4 des 44 candidatures déposées : celles du Président sortant, d’Henri Konan Bédié, de Pascal Affi N’Guessan, et de Kouadio Konan Bertin. Contestant les conditions de la tenue de l’élection, l’opposition a finalement lancé un appel à la désobéissance civile, puis au boycott du processus électoral.

À la suite de la tenue du scrutin le 31 octobre, le Conseil constitutionnel a confirmé, le 9 novembre, les résultats provisoires qui avaient été annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI) : Alassane Ouattara a remporté 94,24 % des suffrages exprimés et a donc été donc réélu. Kouadio Konan Bertin a remporté 1,99 % des voix, Henri Konan Bédié 1,66 % et Pascal Affi N’Guessan 0,99 %. La CEI a en outre annoncé un taux de participation, sur les bureaux de vote ouverts, de 53,9 %. Le pays a connu des violences sporadiques entre les mois d’août et novembre 2020, en particulier dans les fiefs de l’opposition, sur fond de tensions ethniques et socio-économiques. La situation est depuis revenue au calme. Une série de gestes a conduit la plupart des partis d’opposition à présenter des candidats aux élections législatives du 6 mars 2021. Ce scrutin a marqué, pour la première fois depuis 10 ans, la participation de la quasi-totalité des partis politiques ivoiriens. Il s’est déroulé dans des conditions jugées satisfaisantes, malgré quelques incidents sporadiques qui n’ont pas fait de victimes. D’après les résultats provisoires de la CEI, le RHDP a obtenu 137 sièges, contre 91 pour l’opposition (50 pour l’alliance PDCI-FPI pro Gbagbo ; 23 pour le PDCI seul ; 8 pour le FPI pro-Gbagbo seul ; et 10 pour les autres formations). 26 candidats indépendants ont également été élus.

À la suite du décès du Premier ministre Hamed Bakayoko le 10 mars 2021, Patrick Achi, anciennement secrétaire général de la présidence et Premier ministre par intérim, a été confirmé en ces fonctions le 26 mars. Un nouveau gouvernement a été annoncé le 6 avril 2021.

Politique étrangère

La communauté internationale et les institutions africaines se sont fortement mobilisées sur le dossier ivoirien pendant la décennie de crise, à travers des médiations et des processus de sanctions. Suite à l’arrivée effective d’Alassane Ouattara au pouvoir, l’Union africaine a levé ses sanctions, et l’ONU a fait de même le 28 avril 2016. A la suite d’une décision du Conseil de sécurité, l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a officiellement pris fin le 30 juin 2017.

La fin de la crise a permis à la Côte d’Ivoire de retrouver tout son poids dans la sous-région et de reprendre sa place sur la scène internationale. Le Président Ouattara a ainsi consacré beaucoup de temps à rendre visite à ses homologues d’Afrique de l’Ouest. Sous la présidence d’Alassane Ouattara (2012-2014), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a joué un rôle déterminant dans la crise malienne et la transition en Guinée Bissau.
Le 2 juin 2017, la Côte d’Ivoire a été élu membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour le biennium 2018-2019. Elle était le candidat de la CEDEAO et de l’Union africaine.

Situation économique

La Côte d’Ivoire, qui dispose de solides atouts économiques, est une puissance régionale. Elle possède des infrastructures héritées des deux décennies du « miracle ivoirien » (1960-1980) : 2e port d’Afrique subsaharienne, important réseau routier, aéroport international récemment agrandi. Dans le secteur agricole le pays est le 1er producteur de cacao au monde avec plus de 40 % du marché. Il figure aux premiers rangs africains pour plusieurs autres productions agricoles d’exportation (caoutchouc, noix de cajou, coton, café, palmier à huile, banane, ananas, cola). Le secteur secondaire est dominé par le raffinage de pétrole brut, le BTP et la transformation agroalimentaire. Le secteur tertiaire (47 % du PIB) est fortement dominé par les activités bancaires, les transports, la distribution ainsi que les technologies de l’information et de la communication (TIC), dont la téléphonie mobile (5 opérateurs). Le pays assure son autosuffisance énergétique grâce à l’exploitation depuis quelques années de gisements de gaz et de pétrole qui lui ont permis d’exporter de l’électricité et des produits pétroliers dans la sous-région.

Après une croissance économique de 8 % par an entre 2012 et 2019, celle-ci s’est établie à 2,3 % en 2020 malgré le contexte sanitaire mondial et ses conséquences économiques (contre 6,7 % initialement prévue par le FMI). La résilience de l’économie ivoirienne s’explique en partie par la diversification relative de son tissu productif, la stabilité monétaire que lui confère son appartenance à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et l’importance du soutien des partenaires techniques et financiers. Par ailleurs, dans le cadre de la réponse à la COVID-19, le gouvernement a adopté un plan de soutien économique et social. Un rebond économique est attendu dès 2021, avec un taux de croissance projeté autour de 6 % par le FMI.

Le programme national de développement (PND) pour la période 2021-2025 prévoit de grandes réformes structurelles visant à stimuler une croissance soutenue, tirée notamment par le secteur privé.

La Côte d’Ivoire doit encore relever de nombreux défis, notamment dans le domaine de la lutte contre la corruption et de l’amélioration de l’environnement des affaires, afin de retrouver pleinement son statut de moteur de la croissance économique régionale. Une meilleure redistribution de la croissance est également nécessaire pour l’amélioration durable des indices de développement.

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